“Souvenirs d’Hervé” – Duo
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Partie 2
Je n’ai pas vu Marianne pendant trois semaines. Et puis un jour, elle a forcé ma porte. Elle m’a juste dit bonjour en souriant. De ce sourire qui d’habitude me transperçait le cœur. Elle s’est assise, a fumé une cigarette et comme je ne disais rien, elle a mis de l’ordre dans l’appartement.
Je ne comprenais pas ce qu’elle faisait là, comment pouvait-elle agir, bouger, respirer. Elle faisait tout cela naturellement. Je ne la quittai pas des yeux, je regardais ses longues jambes déambuler d’une pièce à l’autre. Ses cheveux qui ondulaient lui cachant son visage quand elle se baissait pour ramasser les canettes de bière. Je devinais la rondeur de ses seins sous son chemisier. J’étais paralysé, car je me rendais compte que plus jamais je ne pourrais faire l’amour.
Elle est restée un long moment dans la cuisine. J’entendais des bruits. Des odeurs m’arrivaient et je ne pouvais pas sortir de ma torpeur.
À la fin du repas, nous n’avions toujours pas échangé un seul mot. Ce silence ne me gênait pas.
Et puis, il fallait lui dire, lui dire qu’il n’y avait plus rien de possible entre nous, lui faire entendre qu’il ne fallait plus espérer. Elle m’a souri, m’a dit que le temps nous aiderait, que son amour pour moi n’allait pas s’arrêter comme cela bêtement à cause d’un virus et que…
Je ne lui ai pas laissé le temps de finir sa phrase, j’ai attrapé sa veste, son sac et brutalement je l’ai jeté sur le palier avec ses affaires. J’ai hurlé : « C’est fini, tire-toi ! ».
J’ai juste eu le temps en refermant la porte, de voir rouler sur sa joue une larme.
J’ai entendu ses pas dans l’escalier et pour la première fois, j’ai pleuré. Je venais d’insulter la femme que j’aimais.
à suivre >