Connaissez-vous le Kintsugi ?

C’est un art japonais ancestral. On le nomme l’art de la résilience.
Grâce à une gestuelle tout à fait délicate et une maîtrise parfaite de la technique, l’artiste va redonner vie à un objet fêlé.
Avec de la laque et de la poudre d’or, il va transformer les cicatrices d’une céramique recomposée en un très bel ouvrage où les marques du temps recouvertes d’or deviennent précieuses.

Cet art place la beauté dans les choses simples et imparfaites. La philosophie que l’on devine dans cet art prend en compte l’histoire de l’objet et ses éventuels accidents de la vie. Cette céramique cassée ne marque pas la fin de sa vie, mais au contraire grâce au Kintsugi, elle profite d’un renouveau comme une porte ouverte à un autre cycle de vie.

Source photographique
Wikimedia – Cooper Hewitt, Smithsonian Design Museum / Public domain

Alors pourquoi, en tant que biographe, je viens vous parler de cet art qui au demeurant semble très éloigné de toute aventure biographique ?

Ce n’est pas si sûr… Si l’on est sensible aux réels bienfaits intérieurs du récit. Si la poudre d’or du Kintsugi magnifie les cicatrices offertes à la vue de tous, le récit quant à lui va prodiguer les mêmes bienfaits à nos fêlures intérieures.

La mise en mots d’un récit de vie ou d’une épreuve qui a laissé des marques comme autant de freins à la sérénité offre la possibilité d’une nouvelle appropriation des événements qui font notre histoire.
Chaque parole prononcée et transcrite est semblable à la poudre d’or du Kintsugi. Au lieu de tenter d’oublier, de refouler le sujet de la peine, la patience et le temps de l’observation permettent de découvrir des aspects qui n’avaient jamais été envisagés.

Comme une céramique kintsugi, l’action du récit de soi rend plus fort et redonne de la valeur à son parcours afin d’en accepter les errances, les peines et les joies. Bref, de se réconcilier avec soi.

D’ailleurs, Christophe André fait référence Kintsugi dans un des articles de son blog. « J’ai parfois l’impression de rencontrer des humains Kintsugi, des humains que la vie a cabossés, mais qui ont réussi à s’en remettre […] ils se sont à la fois reconstruits et agrandis, améliorés, bonifiés. »

« Chérissez vos cicatrices, elle vous montre le chemin parcouru. »

Céline Santini auteure et conférencière.

Source photographique
Wikimedia – Haragayato / CC BY-SA

Vous vous sentez un “humain Kintsugi” ? Venez m’en parler, nous trouverons le moyen de mettre de la poudre d’or sur vos histoires.

Découvrir les bienfaits du récit de vie.