Mme X – Récit de vie
Ce récit de vie a une place très particulière.
J’ai rédigé ce récit de vie en tant que ghostwriter (écrivain fantôme), c’est pourquoi je nomme ma cliente Mme X et que j’ai donc changé le titre de ce livre.
Quand Mme X est venue me voir, elle avait déjà fait rédiger sa biographie. Elle en était satisfaite, mais « l’épaisseur » du récit ne lui permettait pas d’envisager une édition, hors donner à lire « au monde » faisait partie de son processus de réconciliation. Ma consœur qui avait rédigé cette biographie ne souhaitait pas poursuivre la mission et écrire une autofiction. C’est pour cette raison qu’elle a proposé à Mme X de me rencontrer.
J’ai tout de suite eu une réelle motivation à accompagner Mme X pour atteindre l’objectif final : témoigner d’une enfance faite de maltraitance ayant laissé des traces très vivaces plusieurs décennies plus tard.
Je savais que l’exercice allait être périlleux, osciller entre une écoute attentive sans jugement aucun, un recul nécessaire face à la souffrance de Mme X et la tâche de rédiger une autofiction sans trahir, ni accentuer, ni amoindrir les faits et leur violence.
Cette expérience a été d’une grande intensité et elle m’a prouvé combien le « récit de vie » peut avoir des effets thérapeutiques : mettre des mots sur sa souffrance pour mieux apprivoiser ses émotions. Ce qui a permis la réussite de ce projet est le procédé littéraire proposé à Mme X. Son « personnage » ne devait pas être le personnage principal, nous avons décidé que celui-ci serait à l’arrière-plan de l’histoire. Nous avons choisi une « nounou », seule personne aimante de l’enfance de Mme X comme personnage principal. En ayant « décentré » le personnage de la petite fille, Mme X a pu surmonter sa difficulté à raconter et elle a déroulé le fil de son histoire, et son récit de vie est devenu autofiction.
(l’illustration est une création toute personnelle et n’est pas la couverture du livre auto édité)
C’est un super projet !